Nautisme

Mylène Paquette l’a échappé belle

Plus que quelques jours avant que Mylène Paquette ne franchisse la ligne d’arrivée tant attendue de sa traversée de l’océan Atlantique. En de telles circonstances, la fébrilité devrait être à son comble. Mais c’est plutôt une peur bleue qu’a vécue la navigatrice dernièrement. La peur d’y rester.

Dimanche dernier, elle a dû une fois de plus affronter de violentes intempéries. De puissantes vagues n’ont cessé de prendre d’assaut son embarcation, la faisant chavirer à pas moins de quatre reprises.

Sauf que Mylène ne portait pas son casque protecteur ce jour-là, et ce qui devait arriver arriva. Dans la foulée de cette tempête, elle s’est durement cogné la tête contre la paroi de son bateau.

« Je n’ai pas perdu connaissance, mais j’ai vu un flash noir. Après, j’étais un peu en état de choc. Je n’arrivais pas à croire ce qui venait d’arriver », raconte-t-elle en entrevue à La Presse.

Frôler le pire

Lorsqu’elle a voulu ouvrir la porte de sa cabine pour sortir et vérifier l’étendue des dommages, une autre vague a frappé l’embarcation, ce qui l’a de nouveau projetée au sol. Au terme de cette inquiétante épreuve, Mylène s’est retrouvée avec des contusions à la tête, à un bras et à une jambe.

Elle avoue d’ailleurs avoir eu peur d’y rester. Au même moment, on entend les vagues déferler au bout du fil.

« Ce qui m’a le plus traumatisée, c’est que si j’avais ouvert la porte, ce serait fini. Je ne sais pas si je serais encore sur le bateau aujourd’hui », laisse-t-elle tomber.

« Samedi, je me plaignais parce que je trouvais que je ne ramais pas assez. Le lendemain, je me disais que j’étais vraiment chanceuse. »

Mylène n’était toutefois pas au bout de ses peines. Désormais réticente à l’idée d’ouvrir la porte de sa cabine, cette dernière a été mal aérée dans les jours qui ont suivi, à tel point que la navigatrice a souffert d’une intoxication au monoxyde de carbone.

Nausées, confusion, tous les symptômes y étaient. « J’étais extrêmement faible. J’étais vraiment à bout », décrit-elle.

Pénible dernière ligne droite

Tous ces bouleversements sont venus en quelque sorte gâcher le sentiment d’excitation qui aurait pu habiter Mylène dans les derniers moments de son aventure. Elle prévoit arriver à la hauteur de l’île d’Ouessant lundi, pour ensuite être remorquée près du port de Lorient, qu’elle devrait atteindre dans les heures suivantes.

Même si elle était consciente des conditions météorologiques ardues qui prévalent le long des côtes françaises à ce temps-ci de l’année, elle admet avoir hâte de conclure son odyssée. « Je sens que c’est l’automne pour vrai, affirme-t-elle. Je me dis que je n’ai pas d’affaire ici, qu’il faut que je rentre à la maison. »

« Il faut que je le prenne du bon côté. Je pourrai mieux parler de l’océan, maintenant. J’essaie toujours de voir le côté positif des choses, mais des fois, c’est difficile. »

Ce côté positif, elle pourrait cependant l’avoir trouvé avec le navire qui la remorquera vers Lorient. 

« On m’a trouvé un bateau avec une couchette et une douche, indique-t-elle. J’en reviens pas : je vais pouvoir prendre une douche ! »

Comme quoi les plus grands bonheurs de la vie se trouvent parfois dans les choses les plus simples.

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